L’Ancols, agence de contrôle du logement social, a rendu cet été ses conclusions sur la gestion de l’Office Public de l’Habitat de Thiais, deuxième bailleur social de notre ville, qui gère 680 logements HLM. Le résultat de ce rapport très détaillé est consternant et très inquiétant.
Le rapport se concentre sur la période 2013-2017 période durant laquelle l’OPH était rattaché directement à la ville de Thiais. Le bailleur thiaisien dépend désormais de l’établissement public territorial Grand-Orly Seine Bièvre, mais la ville y garde toujours une grande maitrise : son président est Pierre Segura, adjoint au maire, et quatre autres élu·e·s de la majorité thiaisienne siègent à son conseil d’administration.
Voilà une liste, non exhaustive, des problèmes soulevés par ce rapport accablant.
En 2012, l’OPH a emménagé dans un nouveau siège social de 1 000 m² qui n’accueille, en 2018, que 7 agents : soit une moyenne exorbitante de 143 m² par personne ! Alors que l’organisme municipal était déjà dans une situation financière fragile, le coût global des travaux a atteint 1,4 M€ ! L’endettement du bailleur public, qui n’a pourtant rien construit depuis 7 ans, est désormais très critique.
On relève également un important turnover au sein de la direction générale (cinq directeurs généraux… en cinq ans !) et un fort absentéisme du personnel affectant l’organisation et la gestion. Aussi, nombreuses sont les défaillances administratives : absence de contrôle interne, manquement dans la production d’éléments de suivi d’activité, dysfonctionnements dans le processus de quittancement, faible contribution au relogement des ménages prioritaires, opacité quant à l’attribution des logements…
La santé et le confort des locataires sont également négligés. Ainsi, le nombre de pannes d’ascenseurs est particulièrement élevé et les dispositions légales relatives au repérage de l’amiante ne sont pas respectées.
La place nous manque pour citer toutes les irrégularités détaillées sur près de quarante pages.
Il y a de quoi être très inquiets de cette situation lamentable qui est parfaitement révélatrice de la façon dont la municipalité gère son patrimoine : absence de sérieux dans le suivi et le contrôle, laisser-aller, désintérêt pour le bien commun de la ville dès lors que cela concerne le social.
Nous prenons acte de cette situation honteuse et scandaleuse et serons très attentifs à ce que les élu·e·s de la majorité actuelle ne se défaussent pas, comme ils en ont l’habitude, sur autrui et assument leurs responsabilités jusqu’au bout, y compris lorsque nous reprendrons en main la gestion de notre ville.
>>> Le rapport complet est disponible ici (téléchargé le 2 novembre 2019 sur le site ancols.fr)
La loi Elan, adoptée en novembre 2018 par la majorité de Macron, vient casser le modèle du logement social français. Elle contraint notamment les petits bailleurs sociaux à se transformer pour atteindre 12 000 logements avant le 31 décembre 2020. Il faut malheureusement aujourd'hui s'y conformer. Les 8 villes de notre territoire Grand-Orly Seine Bièvre qui possèdent un OPH ont chacune pris une décision, discutée et validée en conseil municipal, et communiquée au public. Plusieurs fusionnent entre eux ou avec une société d'économie mixte ; certains sont absorbés par un plus gros bailleur ou transformés en coopérative. Mais à Thiais, ni le conseil municipal, ni les habitants ne sont informés de l’avenir de leur office HLM, présidé par un adjoint au maire. Là encore la municipalité en place fait preuve d’opacité et d’absence de concertation. Pourtant ce sujet est important pour les Thiaisiens : quid du devenir des agents de l'OPH et des services de proximité rendus aux locataires ?